Étudie ton langage corporel et tu connaîtras l’univers caché de ta personnalité !
Cette capillotraction du Gnothi seauton gravé à l’entrée du temple d’Apollon de Delphes… euh pardon, j’ai trop abusé du wikipedia !
Je disais donc : cette interprétation tirée par les cheveux de la fameuse expression « Connais-toi toi-même » a attiré tant d’interprètes, d’Héraclite d’Éphèse à Hegel en passant par Socrate, qu’il nous est bien autorisé de participer au débat !
Surtout qu’ici, nous n’allons pas nous pencher sur l’introspection de l’esprit mais sur notre langage corporel.
Est-ce que nous mentons quand nous nous touchons le menton ?
Ce langage corporel inconscient constitue la grande majorité de la communication entre deux personnes. Ce n’est pas un hasard si aujourd’hui, il est étudié et optimisé par tous les manipulateurs… oups… par les commerciaux, les politiques et tous ceux qui désirent devenir leader dans leur écosystème.
Tu liras bientôt dans ce blog comment toi aussi mettre à profit ces découvertes dans un entretien, en réunion ou même lorsque tu dois parler en public. Mais pour le moment, revenons à la connaissance de soi.
Dans un récente newsletter, je suis revenu sur un aspect fondamental de la confiance en soi : la connaissance de soi.
Si on veut résumer le raisonnement, la confiance en soi est indissociable de la fiabilité (le contrat de confiance) et cette fiabilité et elle-même indissociable de la connaissance de soi (je sais qui je suis et ce que je sais faire).
En effet, en connaissant tes affinités et tes points forts, tu peux déterminer dans quels domaines tu te sens le plus authentique et efficace, et gagner confiance en toi en capitalisant les retours positifs de ceux qui t’auront fait confiance.
Cette démarche développe également ton estime de soi, un autre pilier de la confiance en soi sur lequel nous reviendrons bientôt.
Si tu veux découvrir les newsletters en question, tu peux lire : |
Alors, en postulant que la connaissance de soi est le premier pilier de la confiance, en soi, comment mieux se connaître ? Et bien l’observation et la conscientisation de ton langage corporel – spontané – est une voie royale vers ce trésor.
Et c’est peut-être nouveau pour toi de l’aborder sous cet angle…
Tu as probablement déjà lu des écrits sur l’observation du body language d’autrui, tu t’es peut-être même déjà pris au jeu de contrôler ta communication non verbale en évitant les gestes de fermeture « contre-indiqués », tu as peut-être même essayé de synchroniser ton attitude et ton référentiel sensoriel sur ton interlocuteur pour attirer sa sympathie…
Mais as-tu seulement essayé de simplement « écouter » et observer ce que te dit ton corps ?
Ton corps en sait plus sur toi que toi-même
Si on prête au langage corporel un rôle de communication interpersonnel, il ne faudrait pas oublier que tu peux toi aussi en apprendre pas mal sur toi-même grâce à lui.
Et oui, ton corps te parle !
Et pour cela, il emploie deux langages principaux :
• les sensations internes : malaise, boule au ventre, rythme cardiaque, crispation musculaire
• ainsi que les actions corporelles : gestes et postures.
(On n’abordera pas dans cet article un autre registres passionnant, lié aux somatisations, parfois présenté sous l’appellation de « mots des maux ».)
Écoute tes sensations internes
Ton être réagit à son environnement. En absorption permanente, il va percevoir des signes « invisibles » ou des micro-expressions « imperceptibles » de ton interlocuteur et y réagir instinctivement.
En réalité, c’est bien « toi » qui les perçois, mais tu les recueilles inconsciemment sans traitement « rationnel » conscient (et donc, sans rationalisation…)
N’as-tu jamais remarqué qu’en présence de certaines personnes, tu vas te sentir détendu alors qu’avec d’autres tu seras mal à l’aise, même si cette dernière affiche une attitude plus amicale ou pacifique que la première ?
Ça peut être le cas face à de l’agressivité déguisée. Alors sans que ta réflexion entre en jeu, ton corps émet une alerte sous la forme d’une gêne, d’un malaise, d’une crispation des mâchoires, d’un poids sur la poitrine ou encore, du cœur qui accélère.
En accueillant ces sensations tu découvres un radar en toi qui t’alerte et qui t’indique d’être vigilent.
Détente expresse 3 minutes : une méthode d’écoute des réactions émotionnelles pour gagner en liberté et en confiance en soi dans toutes les situations… même au travail !
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Observe ton langage corporel
Le plus souvent quand tu entends parler de communication non-verbale, il s’agit donc d’observer et décrypter le langage de ton interlocuteur.
Ici, ce que je vais te demander est tout autre : décrypte ta propre gestuelle.
N’y a-t-il pas des gestes qui reviennent automatiquement dans certaines conditions ? Est-ce que tu n’as pas tendance à te recoiffer, à te toucher le visage ou à gigoter la jambe lorsque tu te trouves dans certaines situations ?
Tout ce que tu diras sera retenu contre toi
On dit que la raideur des lèvres est un indice de manque de confiance en soi.
T’es-tu déjà surpris à pincer les lèvres ou les fermer en les mordant de l’intérieur ? Comme pour éviter de prononcer des paroles qui pourraient être jugées ?
Tu as envie de quitter cette réunion ?
Imagine que tu es en réunion et que tu te rends compte que agites frénétiquement ta jambe (le syndrome de la bicyclette) ou que tes pieds sont venus se placer en arrière sous ta chaise, il n’est pas impossible que ton corps exprime ton envie de prendre tes jambes à ton cou ou de te lever de la chaise pour aller voir ailleurs.
Sans entrer dans les détails, le cerveau reptilien qui gouverne nos réactions vitales, telles que celles liées à la peur, prépare le corps aux réactions basiques – faire le mort, fuir, combattre – en galvanisant les membre – pour la fuite ou le combat – sous la forme d’influx sanguin.
C’est pour ça qu’il gigote et qu’il est rouge de colère ? L’expression vert de rage est probablement l’oeuvre d’un psychologue daltonien 🙂 |
Tu te retiens de lui dire ce que tu ressens
Pendant cet entretien, ton chef t’assomme de paroles et tu te surprends à passer tes doigts ou ton poing sur tes lèvres. Il n’est pas impossible que cette caresse soit à la fois un auto-contact qui rassure et une compensation à l’épreuve psychologique que tu supportes sur le moment.
Mais ce geste n’exprime-t-il pas aussi que tu retiens tes paroles… pour ne pas dire – dans certains cas – que tu te retiens d’en venir aux mains ?
La bouche étant également le siège du sourire, cacher ainsi tes lèvres peut aussi symboliser ton refus de sourire ou d’en rire… Tu devrais d’ailleurs prendre tout ça un peu moins au sérieux 🙂
Tu t’es fait tout p’tit
Ce matin, ton boss est d’une humeur de chien.
Face à cette situation au dessus de tes forces, tu vas adopter l’une des trois réactions de bases (disparaître, fuir, attaquer) la plus adaptée à la situation. En l’occurrence : te faire oublier
Ça se manifeste par une réduction de l’occupation d’espace. Pour y parvenir, on se retrouve dans des positions ramassées avec des gestes de faible envergure, le but étant de tenir le moins de place possible.
La deuxième attitude de survie face au prédateur est la « séduction ».
Alors pour plaire (sans se faire bouffer), on multiplie les gestes d’écoute active constitué de hochements de têtes et d’acquiescements verbaux à chaque fois que l’autre nous regarde et nous parle.
As-tu déjà repéré ce réflexe ?
En savoir plus ? Ce petit recueil est inspiré du livre de Marie-Laure Cuzacq – Décrypter le langage des gestes et des émotions – sur lequel on reviendra bientôt, ainsi que d’autres auteurs très instructifs, notamment Joseph Messinger, autre grand expert du langage corporel. Et je dois avouer que j’ai particulièrement été marqué par cette réflexion sur la latéralité de la bise (page 110) 🙂 ! Tu peux cliquer sur ce lien : fiche descriptive Amazon 5€90 |
Auto-contact : camouflage ou manque de confiance en soi ?
La prochaine fois que tu sais que tu ne dis pas la stricte vérité, observe ta réaction. Bien que tu sois une personne honnête, tu t’es peut-être déjà trouvé dans des situations où tu as dû cacher la vérité.
On cherche généralement les signes du mensonge chez autrui mais rien n’interdit de s’auto-observer si l’occasion se présentait. Ça te permettrait de progresser au cas où… 🙂
Le mensonge provoque chez la plupart des gens un conflit interne qui se traduit pas des gestes qui rassurent comme les auto-contacts du visage, du nez, de la bouche…
Alors, même s’il ne faut pas se précipiter dans l’interprétation, mentons-nous quand nous réfléchissons en nous touchant le menton ?
Se rassurer en passant ses doigts sur son nez traduit-il que, cette personne, on ne peut pas la sentir ?
Placer ou passer sa main sur la bouche, est un voile qui masque ce qu’on ne dit pas ?
Une bise plein de sous-entendu
Ce matin, vous avez « cafouillé » au moment de vous faire la bise, pris dans un bal de « contre-pieds » incapables d’arriver à savoir si vous alliez vous embrasser d’abord la joue droite ou la joue gauche !
On n’y prête pas plus attention sur le moment, mais cette expérience bien française indique clairement que les deux personnes ont l’une de l’autre une approche diamétralement opposée.
Et ce n’est pas un simple jeu de mot géométrique.
Si on se rappelle la latéralité cérébrale :
• l’hémisphère gauche contrôle la partie droite du corps,
• alors que l’hémisphère droit est associé à la partie gauche.
• Et globalement, l’hémisphère gauche gouverne l’analyse cartésienne,
• alors que l’hémisphère droit concerne davantage l’affectif,
… Alors, tu peux en tirer une rapide conclusion sur l’attitude des protagonistes. Ils tendent en premier la joue droite de l’amitié ou la joue gauche de la méfiance ?
Et toi, tu tends la bise ou l’accolade de quel côté en premier ?
Nous aborderons certainement d’autres aspects de la connaissance de soi ainsi que l’estime de soi dans nos prochains rendez-vous.
En attendant, bravo à toi de continuer d’avancer jour après jour.
À bientôt,
> Daniel
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