Comment revenir au moment présent au milieu des cogitations, du bruit mental et des émotions ? C’est ce que nous allons voir grâce à deux compétences : la vigilance et la sensorialité. La vigilance est le muscle du retour au moment présent que nous allons développer afin de sortir des boucles de la pensée automatique. Quant à la sensorialité, nous allons l’expérimenter de manière à atténuer le bruit mental et à contacter les bienfaits thérapeutiques de l’instant présent et de la nature.
Ce retour au moment présent sera aussi l’occasion de reparler d’un certain carpe diem, et de nous demander si cette démarche ne nous a pas, finalement, amenés à condamner un peu vite notre mental et notre rapport au passé.
C’est quoi vivre le moment présent ?
Vivre le moment présent, c’est être présent au moment que l’on vit.
C’est être présent au présent ; présent à sa vie.
Autrement dit, c’est vivre.
« Yesterday is history. Tomorrow is a mystery. Today is a gift. That’s why we call it The Present. »
(Eleanor Roosevelt)
Ni notre passé ni notre futur n’existe en dehors de notre mental. La seule réalité palpable et vivante s’expérimente ici et maintenant.
Tu es peut-être tenté de répondre que le passé existe puisque tu l’as vécu : tu t’en souviens !
Certes, mais le passé : tu l’as vécu au présent ; de même que tu vivras le futur au présent.
Le moment présent est l’espace subtile de la conscience. Il est furtif et éternel. On n’a pas le temps de le nommer qu’il est déjà passé. Mais c’est le seul moment vivant. Toujours renouvelé.
Tout le reste n’est que (re)construction mentale et projection de nos appréhensions.
Le moment présent est un espace de totale liberté où – finalement – seul toi juge et décide de ce qui sera autorisé par ton mental : cet animal craintif, guidé par l’angoisse de manquer et la peur de la mort.
Il faudrait lui dire que c’est quand-même bête de tant tenir à la vie, et de la perdre à nourrir la crainte de la perdre…
Pourquoi vouloir revenir au moment présent ?
Que ce soit à travers la méditation, l’art ou les sports extrêmes, on cherche à revenir au moment présent pour apprécier la vie en se délivrant des souffrances liées aux regrets du passé et aux inquiétudes du futur, désireux de goûter à :
. La pacification des émotions ;
. La clarté des pensées ;
. Un sentiment d’unité et d’harmonie avec ce qui nous entoure.
1. La pacification des émotions
Goûter au calme présent et façonner l’avenir
Si tu veux voir la vie en rose, choisis bien la couleur dont tu peints les murs de ta maison.
Notre civilisation de la performance a développé le culte de la prévision et de la projection. Multipliant les facteurs de contrôle (et de stress) et nous coupant de l’appréciation du moment présent.
Pourtant, c’est bien la manière dont on exécute chaque pas qui détermine la direction dans laquelle on se dirige, et donc nos résultats.
Alors, pour citer cette sagesse orientale – le but est le chemin – l’objectif à atteindre n’est autre que de faire bien ce que l’on fait. Pas à pas. D’instant en instant.
Et ce sont tous ces petits gestes, tous ces petits pas, exécutés avec attention, qui déterminent le vécu présent et dessinent les perspectives de l’avenir.
« Si tu veux savoir ce que tu as été dans le passé, regarde ce que tu es aujourd’hui. Et si tu veux savoir ce que tu seras dans le futur, regarde ce que tu fais aujourd’hui. »
(Proverbe bouddhiste)
2. La clarté des pensées
Être lucide et libre de toute crainte
Si tu ne veux pas souffrir deux fois, saisis la joie ici et maintenant.
Ici et maintenant, au moment où je lis ces lignes, est-ce que je suis en train de souffrir ? Statistiquement, non.
Et si je me sens mal, en réalité, ce dont je souffre, est-ce d’un coup qu’on serait en train de me porter ou des inquiétudes qui m’habitent ?
Je prends souvent l’exemple du rendez-vous stressant. Est-ce le rendez-vous qui te fait souffrir ? Est-ce le rendez-vous qui te stresse ? Ou bien est-ce l’appréhension et le scénario mental qui te font mal ? La souffrance vient-elle de ce rendez-vous encore immatériel puisque futur, ou bien s’exprime-t-elle de l’intérieur de toi-même ?
En réalité, là, alors que tu feuillette ton agenda ou que tu marches dans la rue du point de rendez-vous, personne n’est en train de te mettre des coups de marteau sur les doigts. Personne ne te pose de question embarrassante à part peut-être ton dialogue intérieur. Personne n’est en train de te juger à part toi-même.
À imaginer le pire, on se condamne à le vivre deux fois.
À anticiper le pire, on s’inflige de le vivre vit deux fois : au moment où on l’imagine puis au moment où on le subit.
Je dirai même plus. À anticiper le pire, on en souffre systématiquement au moins une fois : au moment où on l’imagine ! Alors qu’en réalité, le pire advient rarement.
J’ajouterais encore que : quand bien même l’intolérable survient, que se passera-t-il ?
N’avons-nous pas la capacité à toujours créer des valeurs de bonheur et d’humanité au cœur de la difficulté ?
Ce sont même les épreuves qui nous révèlent à nous-même et nous font découvrir nos capacités.
Et puis, rassurons-nous. Rien ne dure toujours (pas plus nos peines que nos joies).
Apprécions le moment présent : unique moment concret où l’on expérimente la joie vivante.
Et le carpe diem dans tout ça ?
Carpe diem n’est pas seulement un tatouage à la mode ! Mais l’extrait d’un écrit du poète latin Horace (Odes, 23 avant J.C.) disant « Carpe diem quam minimum credula postero ». En français : « Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain » ou encore : « cueille le jour sans trop attendre du lendemain ».
Et le lien que je souhaite souligner ici, c’est que – contrairement à certaines interprétations – il ne s’agit pas de se gaver, le peu de temps qu’on a à vivre ; mais plutôt d’apprécier attentivement le moment vécu, sans remettre au lendemain.
Libérer son potentiel humain
Quant tu cesses de consacrer ton énergie et ton attention à tes croyances erronées, tu les consacres enfin à ta vie.
Avec l’apaisement du bruit mental et l’émergence d’un certain détachement face aux incertitudes du futur, vient l’atténuation de la peur et de l’impatience. L’autocritique et la dévaluation de soi cèdent la place à une certaine neutralité, une sorte de doute positif davantage en accord avec la réalité. L’orgueil ou la surestimation personnelle pouvant aussi être des freins à l’action (par crainte finalement d’échouer et de décevoir) disparaissent également faisant place à un sens plus sein et concret de l’engagement.
Le dialogue intérieur peut changer, en remplaçant des « je ne sais pas » par des « je ne sais pas encore » et des « je pourrais peut-être bien y arriver » ; on fait évoluer ses croyances, on se donne une chance et on met en action le mouvement du progrès intérieur.
En ne gaspillant plus son énergie en remords, regrets, ruminations et scénarios catastrophe, on met de l’énergie dans sa vie et dans sa capacité à la saisir et l’apprécier.
On libère son potentiel, révélant ses qualité et les développant de manière exponentielle, pour soi et pour les autres.
3. L’unité et l’harmonie
Être centré, aligné, en équilibre
Comme Tyler Durden l’exprime avec clarté dans le roman Fight Club (Chuck Palahniuk) : l’art est par essence un moment éphémère, un instant de cristallisation ou d’alignement qui ne dure que le temps de sa révélation. Tel un jeu d’ombre qui ne se produit qu’au moment exact où le soleil et l’objet seront dans un alignement précis.
C’est la magie du moment présent, vécu tel le calligraphe ou le samouraï qui recherche en toute chose à en saisir l’esthétisme, vivant et habitant l’instant comme s’il s’agissait du dernier.
Comment vivre le moment présent
Ce qu’il ne faut pas faire pour vire le moment présent
Avant de voir ensemble comment parvenir à vivre le moment présent, soulignons encore une fois les deux grandes obstacles au carpe diem : l’enlisement dans le passé et la crainte de l’avenir.
Le passé est révolu
Pourquoi nourrir les remords, les regrets et la culpabilité ?
1. Tout le monde commet des erreurs. Chacun a fait comme il a pu. Cela ne signifie pas qu’il ne puisse pas dès lors prendre la décision de mieux faire.
2. Les décombres du passé peuvent être les pierres qui bâtissent un magnifique avenir. Pensez à toutes ces personnes qui ont fait une force de leur handicap, pour leur propre bonheur et le bonheur de tous ceux qu’ils ont pu encourager.
3. Enfin, il faut bien admettre que ce passé nous a souvent échappé. Déjà à l’époque, le mental et le conditionnement nous empêchaient de le vivre au présent !..
Faisons la paix avec le passé
Globalement, le succès de « l’école du moment présent » repose sur notre besoin de soulager une douleur passée, et ses pronostics de reconduction à l’avenir.
Comme certains se sentent pécheur et convaincus de le rester.
Aussi, quand on se demande comment revenir au moment présent, on se demande comment effacer nos regrets.
Et c’est un beau gâchis. D’une part, c’est assujettir la conscience au mental : en mettant le moment présent au service d’une sorte d’amnésie volontaire.
Et d’autre part, c’est jeter au rebut tous ces beaux moments vécus dans le passé : ce passé avait probablement ses part d’ombre, mais il avait aussi sans l’ombre d’un doute ses moments de joie.
Alors, je vous le demande ! N’aurait-on pas tendance à balayer un peu vite notre passé sous le tapis ???
Nos victoires, nos bonnes décisions, nos moments de joie et de fierté… Toutes ces occasions que nous avons saisies de faire le bien et de nous améliorer, doit-on les oublier ? Toutes ces décisions qui nous ont fait progresser là où nous sommes, devons nous faire comme si elles n’existaient pas ?
Pour citer encore un penseur latin, dans La brièveté de la vie, Sénèque dit quelque chose du genre : Ne perds pas ton temps à le regretter car à trop se soucier du passé et de l’avenir, on oublie de vivre le présent ;
Mais Sénèque dirait aussi : si tu ne veux pas reproduire les mêmes erreurs qui te font souffrir aujourd’hui, demande-toi là où tu as déconné dans le passé.
L’avenir n’est pas advenu
Pourquoi toujours douter de l’avenir et gâcher sa vie à craindre ce qui pourrait advenir ?
1. Quelle vie veut-on préserver ? Celle qu’on sabote d’instant en instant, à vivre dans l’angoisse d’un désordre qu’on ne connaîtra probablement pas. Car en effet, les choses adviennent rarement comme on les a prévues.
2. L’avenir n’est pas une fatalité mais une surprise, bonne ou mauvaise, avec laquelle on apprend à être heureux. La vie est faite de successions d’épreuves grâces auxquelles on remporte des victoires.
3. L’avenir se construit maintenant, pas dans la crainte du pire mais dans l’expression du meilleur : à donner le meilleur de soi, on vit le meilleur de soi.
Concrètement comme vivre dans l’impasse ?
Tu te rappelles, on est dans la partie « ce qu’il ne faut pas faire » 🙂 Alors, pour passer à côté de la magie du moment présent, nourris-toi de médias : journaux et programmes anxiogènes qui dépeignent un mode chaotique, exaltant le passé, condamnant l’avenir ; exposant la souffrance et relayant l’anxiété.
Regarde et lis tout ce qui peut faire peur, surtout si tu n’as aucun moyen de vérifier et d’agir ; en situation d’impuissance, amplifiant encore si besoin la séparation du moment serein… Là tu vas pouvoir cogiter !
Bien sûr n’oublie pas de suivre les fils d’actualité des réseaux sociaux et des applications mobiles de presse. Et pense bien à activer les notifications pour ne jamais rester trop longtemps éloigné de tes ressources d’anxiété favorites.
Enfin, entoure-toi de personnes anxieuses, colériques, amères, qui te bombardent de scandales, d’injustices, qui partageront gracieusement leurs indignations et te demanderont de les suivre dans leur quête de dénonciation, de coupables à pendre et de réparations.
Tu peux enfin te torturer l’esprit au sujet de l’avenir de tes proches, regrettant tes erreurs passées, niant ses chances futures, et vous privant du même coup de la sérénité des moments présents partagés.
Ce qu’on peut faire pour revenir au moment présent
Bon, fermons cette joyeuse parenthèse et passons aux choses sérieuses. Pourquoi, c’est fait. Passons maintenant au Comment…
1. Développer la vigilance
Pour revenir au moment présent encore faut-il y penser !
En règle général, nous sommes sous l’emprise d’un mental très occupé à imaginer le futur en fonction du passé. Et d’ailleurs, les réponses qu’il donne, lors d’une conversation par exemple, sont la plupart du temps des chaînes automatiques enregistrées : « Bonjour / Bonjour / Ça va ? / Ça va et toi ? »
C’est la même chose quand tu manges : les mouvements s’enchaînent et la nourriture s’engouffre et suit son petit bonhomme de chemin sans que tu y prêtes vraiment attention. Ça peut devenir carrément compulsif avec le chocolat !
Idem lorsque tu es devant une vidéo. Alors que tu devrais être tout entier à ce que tu regardes (t’es un peu là pour ça, non ?) en réalité, tu es occupé à chercher des points de comparaison avec ce que tu connais et, éventuellement, à essayer de deviner la suite, voire à te demander s’il reste du chocolat.
Les situations où l’on fonctionne en pilotage automatique, sont infinies plus fréquentes que les moment de « déshypnose » où l’on serait réellement présent à ce que l’on dit.
Alors, comment aiguiser sa vigilance ?
Muscler la vigilance grâce aux pompes mentales
Sans entrainement, c’est mission impossible.
Mais là, tout de suite, alors que tu est en train de lire cet article, tu pourrais commencer à muscler la vigilance en effectuant ta première « pompe mentale » (comme dirait Tony Stubblebine) en te disant :
« Je suis conscient que je suis en train de lire cette phrase. »
Tel un correcteur, tu donneras toute ton attention aux mots, et aussi, tu seras attentif au silence entre chaque mot, à tes yeux en mouvement, et en fin de compte à l’observateur en toi qui t’observe en train de lire consciemment.
Pour offrir une belle séance de gonflette à ta vigilance, tu te donneras par exemple 1 minute, ou 3 minutes durant lesquelles tu exerceras ton observateur intérieur.
Alors, avec l’entraînement, le réflexe s’installe et progressivement on se rend compte que lorsque le stress apparaît, la présence s’éveille.
Le stress ou tout autre déploiement émotionnel qui mérite l’éclairage de la conscience, tels les moments de joie que tu as tout intérêt à saisir également pour les glisser dans ta boîte à trésors.
Cet entraînement a été baptisé muscler son mental grâce au manque de concentration !
Comment ça marche ?
Imaginons donc que tu décides de méditer 5 minutes. Pendant que tu seras assis à observer et compter tes respirations, à un moment donné, tu vas te rendre compte que tu as cessé de compter ! Parce que tes pensées sont parties faire un tour.
Alors, à ce moment, dis-toi gentiment à toi même : « Je suis conscient que je pense à ce que je vais manger à midi ».
Ou bien « je suis conscient que je pense à ce que je voudrais faire une fois que j’aurais fini de lire ou remis à plus tard cet article ».
La distraction du mental est commune à tout le monde. Ce qui est exceptionnel en revanche, c’est d’en prendre conscience et de saisir le gouvernail de la conscience pour reprendre le cap de l’ici et maintenant.
» Clique sur le lien pour lire l’article Muscler son mental grâce au manque de concentration : c’est une très bonne introduction pour s’entraîner à revenir au moment présent.
Revenir au moment présent grâce au nœud à son mouchoir
Pour t’aider à revenir au moment présent, choisis un objet ou un accessoire que tu auras sur toi et qui te servira de rappel, telle une alarme qui fait « ding dong c’est l’heure d’être présent » dès que tu le vois ou que tu le touches.
J’ai longtemps eu dans ma poche un petit dé transparent qui m’a servi d’ancrage à chaque fois que je mettais mes mains dans mes poches.
Eh puis j’ai du changer d’objet car mon boss trouvait que j’avais trop souvent les mains dans les poches ! (rire svp)
Tu peux aussi accrocher à ton poignet un bracelet d’amitié, ou bien mettre une bague à un doigt en signe d’alliance avec la pleine conscience.
Et pourquoi pas un élastique de bureau au poignet que tu claqueras dès que tu te rends compte que tu as eu des pensées toxiques et ainsi habituer ton corps et ton mental à réduire le discours négatif.
C’est à toi de choisir quel « nœud au mouchoir te convient le mieux » et d’installer dans ton champ visuel ou tactile un objet qui te rappelle à l’attention du moment présent.
Ritualiser soir et matin un retour au moment présent
Enfin tu peux bien entendu mettre en place un rituel qui va lui aussi muscler cette partie de ton cerveau :
• Une méditation chaque matin
• Un cahier de gratitude
• Un rituel de bilan et to-do list conscientisée le soir
• Rompre la routine en modifiant son trajet quotidien
• L’habitude d’aller marcher en pleine présence dans un parc ou dans la nature
… Dis-moi en commentaire quels sont tes rituels pour revenir au moment présent. Pour ma part, je m’arrête sur ce dernier exemple, transition toute trouvée pour la suite de l’article.
La méditation pour revenir au moment présent au bureau
La méditation : ce que c’est, ce que ce n’est pas, des pistes et des questions…
» Clique pour lire Méditer au travail pour gérer son stress et se déconditionner
2. Expérimenter la sensorialité
Ce principe d’alarme de la vigilance adopté, je te propose de baisser le volume de « la boîte à blablabla » intérieure en te concentrant sur le sensoriel.
Revenir au moment présent par le touché
Prend un fruit riche en sensorialité, comme un citron par exemple dont tu peux imaginer la texture du toucher, le parfum et le goût.
Ou bien, pose la main contre l’écorce d’un arbre. Ressens son relief ; imagine le dessin de l’écorce ; visualise le contact de cette écorce contre ta main. D’abord donc tu ressens le contact de l’arbre sous ta main.
Et si tu imaginais maintenant comment l’arbre ressens le contact de ta main sur son écorce, sur sa peau ?
Progressivement la frontière entre toi et l’arbre s’efface, vos atomes s’échangent.
Tu prends conscience de ta continuité avec l’arbre et tu ressens sa sérénité, sa stabilité, sa solidité.
Alors, laisse-toi aller à t’installer dans son rapport au temps. Ressens le temps beaucoup plus lentement, comme si toi aussi, tu voyais les choses de haut, au ralenti.
Ressens cette infinité d’instants présents vécus par cet arbre qui ne connaît que l’ici et maintenant.
Et tu es calme, enraciné entre le ciel et la terre.
Dans cet état de présence tu vis dans un sanctuaire de paix.
La réalité de l’instant, c’est la tranquillité de l’esprit et l’ouverture du cœur. Tu es connecté à la nature et tu offres à ton cerveau reptilien l’expérience d’un moment de sécurité dans environnement qu’il reconnait.
Application pratique
Tu serais en droit de me dire que mon « application pratique » est une commande du mental. Et tu n’aurais pas tord.
Mais le mental a bien sûr ses vertus et son utilité. Il faut juste maîtriser tout ce petit monde pour éviter que l’opérateur prenne la place du maître, et nous replonge dans un monde où la peur et les calculs prennent la place du bonheur et de la sagesse.
Le bain de forêt
Puisque je suis auprès de mon arbre, j’ai envie de te parler tu bain de forêt : un must de la santé et du bien-être.
Au japon, des forêts sont sanctuarisées pour cet usage, et la médecine officielle japonaise recommande 2 heures de bain de forêt par semaine pour prévenir ou soigner les troubles anxieux et les problèmes cardiovasculaires.
L’expérience de la forêt est également recommandée pour le développement des capacité d’apprentissage, de l’imaginaire et de la créativité. Et la créativité, est certainement la plus belle expression du mental, notamment pour inventer des solutions face aux problèmes de la vie quotidienne.
Dans le bain de forêt, ce sont tous les sens qui sont en action : la vue, l’olfaction, l’ouïe, le toucher, le kinesthésique et le sens de l’imagination.
» Dévorer les bains de forêt sur fnac.com
L’approche d’un rendez-vous
Ne nous éloignons pas de notre arbre.
La reconnexion à la nature permet donc de revenir au moment présent par la sensorialité et la résonance émotionnelle. Avant d’être bête, nous sommes animaux.
Si tu es en route pour un entretien, envisage peut-être de trouver un arbre et d’y apposer la main, de lui faire un gros câlin, ou tout simplement de t’y adosser.
Respire profondément, accueille l’oxygène, synchronise ta respiration avec la sève qui circule dans l’arbre, reçois sa pluie de phytoncides qui t’enveloppe et renforce tes défenses naturelles.
Sens-toi ancré, aligné, solide.
Quoi qu’il arrive tu es à la bonne place, entre la terre et le ciel.
Quoi qu’il arrive, tu es au bon moment, sur le chemin qui mène à toi : que cet entretien soit le bon ou que ce soit plutôt le suivant.
Accueille la confiance et expérimente la conscience que tout se met en place et se réalise en un temps invisible.
Alors, on dit merci à l’arbre.
On offre un large sourire ; on prend conscience de la sensation de bien-être et de sérénité qui pétille entre les oreilles quand on sourit largement ; et on retourne à ses occupations en prolongeant autant que possible la conscience de ce moment.
Non pas en « vivant dans le passé » mais en prolongeant le sentiment d’aise et de détente que tu expérimentes sans discontinuer depuis que tu t’es offert ce moment présent auprès de ton arbre.
En arrivant à l’entretien, sois sûr que les neurones miroirs de ton interlocuteur ne s’y tromperont pas !
Retour au présent grâce à l’ouïe
Revenons à ton arbre. Dans ce moment de relaxation, attentif à tes paumes de mains qui ne font plus qu’un avec les atomes de l’écorce ; attentif à ton souffle qui accompagne le mouvement de la sève, attentif à tes pieds ancrés tels ses racines, et au sommet de ton crâne baigné de lumière tamisée et de phytoncides…
La carte sonore
Écoute ton calme intérieur. Il s’agit d’un calme rare où les bavardages du mental sont apaisés.
Toute ton attention est concentrée sur ton expérience physique et imaginative de l’arbre
Alors, écoute le vent léger dans le feuillage, les oiseaux qui piaffent, les passants qui discutent, les vélos qui passent. Et au loin, les murmures de la ville et de la circulation.
Tu peux encore agrandir le champ de ta conscience, comme les ronds dans l’eau qui se propagent.
Puis, tu te recentres progressivement en rapprochant l’écoute de plus en plus près du cœur de l’arbre, puis de plus en plus près du cœur dans ta poitrine.
Tu reprends conscience de ta respiration et tu es apaisé.
Un peu plus de silence grâce à l’écoute active
La première fois que tu expérimentes la relaxation, voire la méditation, tu essayes de faire le silence dans ton esprit. Et que se passe-t-il ?
Comme on le dit un peu plus haut, la pensée sur laquelle tu te focalises réagit et te répond par des commentaires, des considérations, de l’impatience, puis revient à ses occupations habituelles : listes de tâches et « lettre au Père-Noël ».
On a envisagé « les pompes mentales » pour développer la vigilance…
Et si nous écoutions pour faire silence ?
C’est ce qu’on appelle aussi Ajouter du bois pour éteindre le feu.
Prends 3 grandes respirations, puis laisse ton corps se poser massivement sur le sol, ancré et stable comme un rocher. Reste calme et bienveillant et décide d’écouter très attentivement la vie et les messages subtils qui t’entourent, un peu comme on vient de le faire au contact de l’arbre.
Tu ne vas pas chercher à faire silence à l’intérieur de ta tête pour calmer les bavardages de ton mental, mais sur tu vas focaliser toute ton attention et ton énergie sur l’écoute attentive de l’univers qui t’environne.
Que se passe-t-il ? Entends-tu ton mental demander « qu’est-ce qu’on mange ? »
Ou bien s’est-il tu pour écouter ?
Fais-en l’expérience…
Le pouvoir du moment présent
On ne peut pas évoquer le moment présent sans mentionner Eckhart Tolle !
Depuis la première ébauche de cet article, j’ai attaqué la lecture de ce livre. Et j’ai été agréablement surpris. Il serait bien sûr prétentieux de n’attendre rien de ce grand classique. Mais quand on a un demi-siècle, on se dit qu’on s’y connaît un peu en « discours mental » et en « moment présent ».
Pourtant, alors que je le lis, je me dis déjà que je le relirai et que je l’offrirai à mon tour à un parent comme ma fille elle-même me l’a offert.
Il ne s’agit pas d’en faire ici la revue, mais en voici trois courts passages qui m’ont parlé :
« Une émotion est […] le reflet de votre mental dans votre corps »
« Fondamentalement, toutes les émotions ne sont que des variantes d’une seule émotion primordiale et non particularisée dont l’origine remonte à la perte de conscience de ce que nous sommes »
« Le plaisir est toujours provoqué par quelque chose d’extérieur à vous, alors que la joie émane de l’intérieur. Autrement dit, la chose qui vous provoque du plaisir aujourd’hui vous fera souffrir demain. Ou bien le plaisir disparaîtra en son absence et vous fera souffrir »
Bravo et merci d’avoir lu jusqu’ici !
Si tu as lu cet article en entier, c’est la preuve que tu as un pouvoir de concentration rare à l’ère de X et tik tok ! En tout cas, merci de m’avoir accompagné jusque là.
Pour conclure, je voudrais terminer par une réhabilitation du mental. Comme on l’a évoqué plus haut, il ne s’agit pas de le condamner mais de le maîtriser.
C’est grâce au mental que nous communiquons et que nous élaborons. Le mental peut être un excellent ami et un bon conseiller.
Mais c’est aussi grâce à lui que nous souffrons de nos peurs liées à la supercherie du temps qui passe, à l’illusion de manque et à la peur de la mort.
Je n’ai pas autorité en la matière – sauf à avoir connu trop tôt le départ de mes proches – mais si la vie se vit maintenant, que nous importe ce que nous aurons plus tard ?
La vie se conjugue au présent du verbe être et non au futur du verbe avoir. Comme dit un ami, on n’ira pas au ciel avec des liasses de dollars.
Et c’est en faisant dès à présent le deuil de nos attaches passées et en vivant pleinement notre vie dans la lumière toujours plus vive de la conscience que nous serons sereins et sans regrets à l’heure du grand départ.
N’ayons pas peur, personne ne connaît l’heure du départ. Raison de plus pour honorer chaque moment de vie.
Bon, n’épiloguons pas davantage, ta patience a des limites !
Pour toute question ou suggestion, n’hésite pas à m’écrire. Je trouverai bien un petit moment présent pour apprécier de te lire et de te répondre.
Porte-toi bien,
> Daniel
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Hello Daniel 🙂
Je suis en plein dans la lecture du pouvoir du moment présent ! Je tiens à le lire pour une question de concentration, moi qui dévorait des livres pendant mon enfance et jusqu’à l’âge adulte, suite à un traumatisme, j’ai des soucis de concentration ! Tout ça pour te dire que tu peux le trouver en format audio sur YT !
très belle journée à toi, merci pour tes articles plein de sagesses 🙂
Bonjour Aurélie,
Merci beaucoup pour ton message et pour l’astuce 🙂
Merci également pour ce retour qui m’encourage beaucoup.
Bonne journée !
> Daniel
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